La Cité des sciences à Tunis a célébré, samedi dernier, la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme. L’objectif de la conférence organisée à cette occasion est de sensibiliser les gens sur les difficultés vécues par les enfants autistes.
L’autisme ou les troubles du spectre de l’autisme (TSA) est un trouble du neuro-développement humain qui engendre des troubles de la communication verbale et non verbale, des comportements stéréotypés et répétitifs. Mme Houda Ben Yahia, psychologue clinicienne neuropsychologue dans le service de pédopsychiatrie Razi La Manouba, a mentionné qu’à l’occasion de la Journée mondiale de l’autisme, nous avons mis l’accent sur les signes précoces dus à cette déréglementation.
Par ailleurs, il est nécessaire que les spécialistes fassent un diagnostic précoce, celui-ci va donner à l’enfant une forte chance d’avoir un autre type de trajectoire développemental. Tout est validé scientifiquement : l’aspect cognitif et l’intégration sociale se développent. Les sentiments, les émotions et le langage communicationnel peuvent alors s’améliorer.
Unité d’évaluation d’enfants autistes
Mme Yahia a ajouté que l’hôpital Razi a été doté d’une unité d’évaluation pour ces enfants autistes. Cette unité a été initiée dès 2008 avant d’être mise en place en 2011.
De son côté, Sofien Amroussia, réalisateur d’un nouveau film sur les enfants autistes de la région de Gafsa, a souligné qu’il a vécu une belle expérience en filmant des familles d’autistes. «La projection de mon film est gratuite dans les lycées et les écoles ainsi que dans les salles de cinéma, et ce, afin de sensibiliser les gens sur l’autisme».
Selon le Dr Slim Masmoudi, professeur de psychologie cognitive à l’Université de Tunis, l’autisme constitue une opportunité à saisir pour transformer l’empathie en une action de construction interpersonnelle. « A travers l’autiste, nous nous reconstruisons et nous nous régénérons. Cela nous pousse à dépasser nos faiblesses pour retrouver nos forces et trouver les solutions relationnelles et éducatives innovantes pour fructifier le potentiel de l’autiste. Celui-ci nous fait découvrir une autre façon d’approcher la vie. Il nous pousse à maintenir la connexion avec l’individu et le soin. Et d’ajouter que les centres pour autistes sont « une aberration inhumaine, criminelle et ignorante. La place de l’autiste est dans un espace multicolore. Il a besoin de découvrir l’autre et de voir la vie dans sa splendeur».
« Je suis autiste, j’ai ma place dans la société », a conclu, pour sa part, Mme Yamina Hajji, fondatrice de l’association Halim pour autisme.